- champart
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champart [ ʃɑ̃par ] n. m.1 ♦ Hist. Droit féodal qu'avaient les seigneurs de lever une partie de la récolte de leurs tenanciers (de 1/6 à 1/11). ⇒ terrage .2 ♦ Mélange de froment, de seigle et d'orge. ⇒ méteil.
● champart nom masculin (latin médiéval campartum, du latin classique campus, champ, et pars, partis, partie) Mélange de céréales (blé, seigle, orge) que l'on semait autrefois ensemble et dont les grains servaient à l'alimentation du bétail. Redevance constituée par une quote-part assez élevée de la récolte due au seigneur et prélevée dans le champ avant que le tenancier ait enlevé sa récolte. ● champart (expressions) nom masculin (latin médiéval campartum, du latin classique campus, champ, et pars, partis, partie) Tenure en champart, tenure astreinte à cette redevance et particulièrement répandue en France aux XII et XIIIe s.⇒CHAMPART, subst. masc.A.— DR. FÉOD. Part du produit du champ due par le paysan tenancier au seigneur possédant la terre. La dette en nature ou champart (Ch. GUYOT, Rapp. sur l'état de l'agric. en Lorraine, 1889, p. 18). Le prélèvement de la dîme et du champart sur la moisson (G. LEFEBVRE, La Révolution fr., 1963, p. 146). Lever la dîme et le champart (Ac. 1835-1878) :• Les émigrés viennent, (...), pour vous voler et vous piller, vous massacrer, brûler vos granges et vos baraques; vous faire payer la dîme, la gabelle, le champart, etc., de père en fils!... Défendez-vous et tenez bien ensemble; ou bien remettez-vous à travailler comme des bœufs, pour le couvent et le seigneur.ERCKMANN-CHATRIAN, Histoire d'un paysan, t. 1, 1870, p. 490.Rem. On relève ds les dict. gén. a) Champarter, verbe trans. Soumettre au droit de champart. Champarter un champ (Ac. 1798-1878). b) Champarteur, subst. masc. Celui qui lève le champart au nom du seigneur.B.— AGRIC. Mélange de froment, de seigle et d'orge semés ensemble et servant à la nourriture des animaux. Synon. méteil.Rem. Attesté ds Lar. 19e, Lar. Lang. fr., LITTRÉ, GUÉRIN 1892, ROB.Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1694-1878. Étymol. et Hist. 1. 1270 dr. féod. (Cart. de Meaux, B.N.I., 18355, f° 80 r° ds GDF. Compl.), devenu terme hist. dep. l'abolition des dr. féod.; 2. 1866 agric. (Lar. 19e). Empr. au lat. médiév. campartum (1032-35 ds NIERM., s.v. campipars) composé du lat. campus « champ » et pars, partis « partie »; sens 2 prob. issu de 1 (FEW t. 2, p. 163a, note 10), la redevance féodale étant prélevée sur tous les produits de la terre. Fréq. abs. littér. :7. Bbg. BAMBECK (M.). Mittellateinische Lexikalia zum FEW. In : [Mél. Wartburg (W. von)]. Tübingen, 1968, t. 2, pp. 213-214.champart [ʃɑ̃paʀ] n. m.ÉTYM. 1270; comp. de champ, et part.❖1 Hist. Droit féodal qu'avaient les seigneurs de lever une partie de la récolte de leurs tenanciers.0 (…) en France le champart ou la tâche furent spécifiques des tenures créées par défrichement.Georges Duby, Guerriers et Paysans, p. 228.2 Vx ou régional. Mélange de froment, de seigle et d'orge. ⇒ Méteil.
Encyclopédie Universelle. 2012.